samedi 11 octobre 2014

Challenge Francofou : Fortune cookies par Silène Edgar



Ce nouvel article s'inscrit dans le cadre du challenge Francofou, qui me donne l'occasion de faire la promotion des romans de SFFF francophone qui m'ont plu. 
N'hésitez pas à vous rendre sur leur site pour en savoir plus.


Je vais donc vous parler aujourd'hui de Fortune Cookies, brillamment écrit par Silène Edgar.
Ma chérie l'avait lu avant moi, et elle avait beaucoup aimé. Elle n'est pas rentrée dans les détails, à ma demande d'ailleurs ;)


À mon tour je l'ai lu, et avec le recul, je peux affirmer que c'est un de mes coups de cœur de l'année. 
 Fortune cookies est un roman qui se laisse dévorer tout seul. En terme de format on est proche des petites friandises que nous offre Amélie Nothomb, mais en terme de contenu on est sur tout autre chose. 
J'ai adoré la façon dont Silène nous introduit ce personnage du quotidien, tout ce qu'il y a de simple et normal de prime abord et qui peu à peu va se révéler, se dévoiler et nous offrir ses trésors. C'est clairement Blanche qui porte le récit à bout de bras, et avec une déconcertante facilité. Elle nous embarque sur son petit radeau qui dérive sur l'océan de sa vie, apparemment calme. Jusqu'à ce que les éléments s'animent, que la tempête se mette à gronder et se rapproche. 
Là, par la magie de l'auteur, le petit radeau devient une arche, et on embarque à bord sans s'en apercevoir. Parce que Blanche, c'est un peu chacun de nous. Je ne suis pas mère de famille, je ne suis même pas une femme ! Mais je la comprend, je partage avec Blanche ce passé agité, rêveur et protestataire qui se mue en quotidien calme, anesthésié par la vie. Je me dis que je pourrais faire comme elle dans la même situation. Le récit prend aux tripes, avec un style fluide et d'une rare efficacité, composé de mots qui tombent justes au bon moment. On ne voit pas les pages défiler, on pourrait en lire le double, le triple... 



Et voilà cette fin. Cette fameuse fin que ma chérie m'a décrite comme "frustrante". Assurément, oui, elle l'est. Mais en même temps, c'est la fin qu'il fallait pour un roman comme celui-ci, je pense que je n'aurais pas accepté d'en lire une autre. 
Enfin, la trame narrative est superbement bien trouvée. On oscille entre le monde "d'avant" et le monde "d'après" en permanence, et peu à peu on recolle les morceaux. Diablement efficace !
Le gros plus de ce roman, c'est que Silène crée ainsi une réalité alternative qu'il serait tout à fait possible de réutiliser. Quand j'ai eu fini ma lecture, j'avais plein de questions dans la tête sur ce qui s'est passé, pourquoi, comment, toutes ces zones d'ombre qui restent dans les profondeurs des ténèbres, tout simplement parce que Blanche n'arrive pas à les percer. Du coup j'espère bien que Silène Edgar a prévu de réutiliser cet excellent univers, effrayant car crédible.

Juste un détail (ATTENTION SPOILER !) :
l'histoire du cours du pétrole qui grimpe en deux jours à 2000 dollars le baril. Il se trouve que je suis les marchés depuis pas mal d'années, je me suis amusé à analyser les krach boursiers, leurs causes, leurs conséquences et leurs différents visages. Un cours qui se multiplierait par 20 en 2 jours me semble tout bonnement surréaliste. Qu'il double en deux jours, et que dans le même temps l'Euro s'effondre, accentuant la montée du prix à la pompe, ça oui je peux le concevoir. Disons que le prix se trouverait alors multiplié par 4, grand maximum. Après, les choses peuvent continuer à empirer, cela va sans dire. Cela dit, c'est accessoire, ça fait partie d'un ensemble d'événements qui, pour le coup, sont parfaitement crédibles, donc pas de souci majeur.

En bref : à lire d'urgence !

Silène est également auteure d'une trilogie d'anticipation post-apocalyptique pour la jeunesse : La trilogie de Moana. Le premier volume, La Saveur des figues, paraît en 2010, puis Le Bateau vagabond, en octobre 2011 et À la source des nuages, paru en novembre 2013.


Elle est aussi co-auteur avec Paul Beorn de 14-14, roman jeunesse qui a reçu le prix Gulli 2014.
Dernièrement, Silène a sorti Féélures, un texte burlesque sur les fées de Brocéliande, avec quelques considérations politiques, philosophiques et psychologiques qui se mêlent aux jeux de mots les plus féelés qu'elle a pu trouver.


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