vendredi 22 août 2014

Ray's day : La part des Ténèbres

Ce 22 août est un jour particulier : c'est le Ray's Day, en hommage à Ray Bradbury. En son honneur, nous célébrons la lecture et l'écriture. On devrait être le 22 août tous les jours, n'est-ce pas ?

Certains ont écrit des nouvelles en l'honneur de cette journée, ce que je n'ai pas pu faire.

En revanche, j'ai envie de partager avec vous une de mes lectures, un des romans qui m'a donné du plaisir à lire mais aussi une furieuse envie d'écrire. Si vous ne le connaissez pas, je vais donc vous présenter "La part des ténèbres" de Stephen King.


Titre : La part des ténèbres (The Dark Half)
Auteur : Stephen King
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 544



Quatrième de couverture : Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi. Tu pensais qu'avec un enterrement bidon pour mes fans et pour la presse, tout serait réglé. Tu te disais : "Ce n'est qu'un pseudonyme, il n'existe même pas." Tu te disais : "Fini George Stark, maintenant consacrons-nous à la vraie littérature…" Pauvre naïf ! Ça a dû te faire un choc quand tu as vu la fausse tombe grande ouverte, hein ? Et cette série de meurtres abominables ? Exactement comme dans nos romans ! Sauf que cette fois, c'est réel, bien réel. Non, ne t'imagine pas que tu vas pouvoir si facilement te débarrasser de moi, Je suis ton double, ta part de ténèbres… Et j'aurai ta peau !

A lire absolument si on aime :
- les dualités étranges.
- les montées en tension.
- les légendes urbaines adaptées.

A éviter si on cherche :
- Pas trop d'hémoglobine.
- Les jumeaux qui s'entendent à merveille.
- les romances à l'eau de rose.


Mon avis :
La part des ténèbres à cette saveur particulière qui fait les très bons romans. L'histoire démarre en douceur, et permet à King de régler ses comptes avec l'homme qui le força en 1985 à avouer que Richard Bachman et Stephen King étaient une seule et même personne. Il pousse la métaphore avec sa propre vie pendant tout le roman, mais bien sûr, l'adapte aux circonstances.
Thaddeus Beaumont écrit des romans un peu mièvres, délicats et qui n'ont qu'un vague succès d'estime. Celui qui permet à Beaumont, sa femme et ses jumeaux en bas âge de vivre dans le confort s'appelle Geroge Stark. Sous ce pseudonyme, Beaumont écrit des polars noirs, sanglants et gores, empreints de sadisme et auréolés de succès. Tout fonctionne bien jusqu'au jour où, comme dans la vie de King, un petit curieux découvre le pot aux roses et tente de le faire chanter.
Beaumont saisit l'occasion pour organiser une mise en scène qui lui permet de lui couper l'herbe sous le pied, via l'enterrement fictif de George Stark. Mais Stark n'entend pas en rester là. Il a encore un roman à écrire, et bon gré mal gré, son alter égo doit l'y aider.
Ce roman est mené avec finesse et puissance, deux qualités difficiles à associer. La tension monte peu à peu, les révélations sur les origines de George Stark arrivent au compte goutte et donnent une autre dimension à l'histoire, qui nous propulse dans un cauchemar haletant. Les scènes d'anthologie se succèdent devant les yeux du lecteur, chapitre après chapitre. Je n'arrivais plus à m'arrêter dans ma lecture, pressé d'en savoir plus et effrayé par le nombre de pages qui s'amenuisait. Je ne voulais clairement pas que cette histoire se finisse. J'avais même des piaillements dans la tête ! (vous comprendre quand vous lirez :))
Ceux qui connaissent un peu King savent à quel point il sait faire vivre ses personnages et nous tenir en haleine. Beaumont est crédible, convaincant, on se met bien vite dans sa peau. Tout autant qu'on arrive parfois à comprendre Stark malgré ses méthodes. Les autres personnages (Pangborn en particulier) ne sont pas en reste, ce cauchemar en devient particulièrement réaliste. Jusqu'à cette scène finale de toute beauté, une fin en apothéose. Le genre de roman qu'on termine en faisait "waow !"


Le petit plus du livre :
Outre la métaphore avec la vie réelle de King, qui lui confère un caractère encore plus réaliste, l'auteur sait manier le fantastique avec une déconcertante habileté. Les détails qu'il donne à Stark sont admirablement bien trouvés.
C'est un roman qui m'a marqué, et a fortement contribué à me donner envie d'écrire. Paradoxalement, je n'ai jamais douté que je ne serais jamais capable de faire aussi bien :)

L'adaptation cinématographique :
Comme beaucoup d'oeuvres de King, La part des Ténèbres a été porté à l'écran, par nul autre que Geroges A. Romero lui-même. On serait en droit de s'attendre à un chef d'oeuvre... Mais c'est bien loin d'être le cas ! Jeu pataud, personnages affaiblis et caricaturaux (pour Stark en particulier), effets spéciaux au rabais, même si le roman est respecté, le film ne lui arrive pas à la cheville. Surtout, ne le regardez pas avant d'avoir lu le roman, ça vous couperait l'envie !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire