jeudi 29 mai 2014

Retour dans l'enfer du quotidien

Nous sommes le douzième jour. Nos vacances s'achèvent déjà, nous les avons calculées trop courtes.
Dans une poignée d'heure, je reprendrai le volant, en direction de notre appartement, la mine grise comme le ciel, le cœur sombre comme la nuit. Dès demain, un vieux démon que je connais m'attendra avec son sourire carnassier et son œil pétillant. Il s'appelle "quotidien" ou "train-train" ou encore "réalité". Il n'est pas l'ami de l'auteur que je suis.




Bien sûr, je sais que ma vie ne pourrait être composée que de salon des Imaginales, de papotages avec les grenouilles ou de randonnées dans les bois des Vosges. Mais ce qui oxygène le corps aère aussi l'esprit. Ce que mes yeux voient s'imprime dans mon subconscient. Il est toujours positif de changer de décor, de voir autre chose, ailleurs.
Le quotidien peut également réserver son lot d'inspiration, mais c'est plus rare. Au moins en ce qui me concerne.
Tous les jours la même chose, la même route menant au même endroit. Parfois les embouteillages, parfois les travaux de voirie, parfois un accident sans gravité et de la tôle froissée sur le bitume. Rien de bien exaltant, pas de quoi motiver Mme Muse. La plupart du temps, les images qu'on voit à longueur d'année nous sont tellement familières qu'on les croirait immuables. Les yeux se ferment de l'intérieur, comme pour faire barrage à cette monotonie.


Me croiriez-vous si je vous disais qu'il n'y a pas si longtemps, je n'aimais pas prendre de vacances ? 
Attendez avant de me prendre pour un fou, que je vous donne des arguments ;)
Il n'y a pas si longtemps, je n'écrivais plus. Pas faute d'inspiration, il y a toujours eu des histoires dans ma caboche. Mais par manque de foi dans mes capacités à les transcrire. Ou parce que je me demandais si ce n'était pas une simple perte de temps. Je ne connaissais pas encore la merveilleuse Mare de Cocyclics.
Alors, j'aimais assez mon train-train, ce vieux démon à la figure ridée, presque rassurant, prévisible au possible. Les vacances brisaient ce rythme lancinant, m'obligeaient presque à m'en écarter... Je devais être malade !
Depuis l'an dernier, je ne vois plus les vacances de la même manière, déjà. Elles sont une bouffée d'air frais et pur, me sortent la tête de la brume. Celles-ci, en particulier, ont une saveur exquise. Car au-delà des Imaginales dont j'ai déjà parlé, il y a le décor vosgien, ses forêts vertes et rayonnantes, ses lacs d'un bleu profond, ses cascades charmantes et revigorantes... C'est une région magnifique !



Ma chérie et moi n'avons pas exploré le quart des lieux que nous voulions voir. La météo n'a pas été notre alliée lundi et mardi, la pluie rendait les chemins de randonnée boueux, glissants et dangereux.
Mais nous parlons déjà de revenir l'an prochain, pour finir ce que nous avons commencé, revoir ce cadre splendide, et par la même occasion, retourner à Epinal. 
Cela faisait longtemps que je n'avais pas passé d'aussi excellentes vacances. Je pense que, même si elles avaient duré un mois, elles m'auraient semblé bien trop courtes !

Heureusement, ces quelques jours m'ont ressourcé, et comme je le disais plus haut, j'ai toujours en tête quantités d'histoires à écrire. Alors, ce vieux démon ridé, banal et sournois ne me retrouvera qu'à moitié. Une partie de moi, de plus en plus grande, échappera à son contrôle. Plus j'écris, moins il existe !

Vivement les prochaines vacances ;)



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