mardi 3 novembre 2015

C'est l'histoire d'un jardinier qui fait des plans !

Une des nombreuses choses qui me plaît dans mon activité d'auteur, c'est que j'en apprend sur moi-même en permanence. Quelques exemples :

1 - Je suis un fainéant, pur et dur. Partisan du moindre effort, je ne rechigne jamais à esquiver une tâche qui devrait m'incomber, ou a me contenter de dire que je ferai ça plus tard. Plus tard, c'est l'autre nom de Dieu pour les adeptes de la procrastination. À la maison, toutefois, c'est différent. On s'est reparti les tâches, de sorte à éviter que je cèdes à mes penchants naturels. Mais quand j'écris, je repousse les limites de la paresse. Je ne rechigne pas à me lever à 6h00 pour avoir le temps d'écrire, je peux passer une journée entière derrière l'écran pour achever un roman... Il n'y a guère qu'Antidote pour faire resurgir mes travers habituels. Et ne vous fatiguez pas à me faire la promotion de ce bel outil, vous prêcheriez un convaincu. N'empêche que sur plus de 100 pages de texte, utiliser Antidote est tout de même singulièrement rébarbatif.

Au cas où vous auriez un doute, non je ne suis pas la petite blonde. Ni le chat, d'ailleurs, l'image ne sert qu'à illustrer mon propos ;) (Crédits : Vents d'Ouest Éditeur.)


2 - Je suis aussi un bordélique en puissance. Qu'importe ordre, rangement et autres classements, tant que je m'y retrouve. Et même quand je ne m'y retrouve pas, d'ailleurs, puisqu'au pire, je peux toujours procrastiner ou esquiver la recherche d'un objet perdu. Non, je n'ai rien d'un Indiana Jones, désolé de vous décevoir. Je suis un adepte du chaos, un fervent adorateur de l'anarchie et j'aime défier les lois de la gravité. Quand j'écris, c'est pareil ! Dès que j'ai un bout d'idée, je me lance. Peu importe que ce soit un début, un milieu ou une fin. D'ailleurs, ce n'est jamais une fin. Je ne connais quasiment jamais à l'avance la fin de mes propres histoires. Bien sûr, au fil du récit, il faut injecter une juste dose de cohérence pour que l'ensemble tienne debout. Qu'à cela ne tienne ! On improvise, on s'adapte et on domine l'obstacle. Mais j'ai découvert tout récemment ma capacité à faire un plan. J'en suis encore tout retourné, sachez-le bien. L'équivalent émotionnel de la découverte de rondeur de notre planète pour un partisan de la terre plate. 

Et je ne suis pas non plus ce félin ventru. Z'arrêtez de dires des âneries, oui ?


Remettons les choses dans leur contexte, ce sera plus clair pour vous. Jusqu'à présent, je m'étais adonné à deux formes de joie dans le cadre de la création d'un roman. L'écriture du premier jet, et la réécriture complète d'un premier jet. Quant à ne corriger que certaines parties, afin de conserver ce qui est bon dans un premier jet tout en supprimant ce qui ne fonctionne pas, ça ne m'était jamais arrivé. Mais voilà, pour Essence d'Asphalte, j'ai dû faire un tri. Je me retrouvais avec quelques chapitres exploitables, qu'il eût été dommage de jeter, quelques autres qui doivent disparaître et, pour corser le tout, des bouts d'histoire à rajouter. Comme un puzzle auquel on retirerait des pièces pour les remplacer par d'autres, afin de créer une nouvelle image.

Fidèle à moi-même, j'ai d'abord voulu minimiser. Après tout, ce n'était peut-être pas la peine de réécrire cette scène ou, comme par hasard, l'amie du héros croise au coin de la rue l'adolescente qu'il cherche. Mais non ce n'est pas un gros Deus Ex Machina, tout au plus un coup de chance... Non ?
Bon, d'accord, c'est trop gros. Je me suis donc résolu, tant bien que mal, à faire le ménage dans ces scènes qui coincent, ces petites facilités scénaristiques qui n'ont pas le bon goût de passer totalement inaperçues. 
Et impossible d'improviser, si je veux que tous les éléments s'emboîtent parfaitement les uns dans les autres. Alors, j'ai planifié. J'ai annoté chaque chapitre, pour savoir quoi en faire. supprimer, garder ou modifier. Et j'ai même poussé le vice jusqu'à faire un synopsis de travail pour les nouveaux chapitres que je vais intercaler. 

Voici ce qu'on appelle un mapping. Et non, ce n'est toujours pas de moi ! C'est celui de Roanne, qu'elle a exposé sur son blog http://plumes-sauvages.blogspot.fr/ dans un article très intéressant que je vous conseille de lire :) 


Tout cela semble prometteur. Il ne devrait pas y avoir trop d'accroc, en tout cas rien que je ne puisse raccommoder facilement. Et pourtant, pas moyen de me mettre à ces sacrées corrections ! Est-ce cette nouvelle méthode de travail qui perturbe mes méninges ? Ne suis-je définitivement pas fait pour la subtilité d'une correction partielle ? Ou est-ce que, tout simplement, il faut que je me donne un grand coup de talon aux fesses pour m'y mettre ?



La réponse bientôt, j'espère ;) 

1 commentaire:

  1. Allez courage, ce que j'ai à lire d'EdA ce matin est plus qu'encourageant ! Il est important de se donner un coup de pied aux fesses, c'est dur de corriger, mais c'est super valorisant quand tu te rends compte que ton roman s'approfondit, gagne en force et en cohérence. (j'en parle en connaissance de cause, c'est ce que je fais en ce moment^^) Quant à planifier, bah, je pense qu'il faut une dose de jardinage et une dose d'architecture. Tout jardinier que tu es, tu ne plantes pas tes arbustes au hasard ? ben l'écriture c'est pareil ! :)

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