lundi 16 novembre 2015

À la Londonienne

On dit de moi, à raison, que je suis quelqu'un de franc. Je ne mâche pas mes mots quand je m'exprime, tout en essayant de rester subtil et nuancé. La plupart du temps, je regarde ce monde avec sévérité, car il m'offre de nombreuses sources d'insatisfaction, voire de colère. Ce que je refuse, c'est de ne pas comprendre. Quand un concept m'échappe, qu'il me semble totalement absurde, je creuse, jusqu'à ce que je finisse par en capter la logique, parce qu'il y en a toujours une. Lorsque j'ai compris, j'essaye de réagir en conséquence.

C'est pour ça qu'on ne m'a pas entendu du week-end, malgré ce qui s'est passé. D'ailleurs, vous constaterez que je ne vais pas directement réagir à ça, mais plutôt vous expliquer pourquoi je ne le fais pas. Agnès Marot, sur son blog, l'exprime bien mieux que moi : tout a été dit. 

Mais au-delà de ce fait, il faut se placer du côté de l'adversaire, comprendre ce qu'il veut. Il veut faire parler, forcément. Parler, hurler, crier pleurer, choquer, outrer, scandaliser, frustrer. Le sachant, je ne lui donnerai rien de tout ça. 
Je préfère réagir, comme l'exprime l'intitulé de cet article, "à la londonienne". 

Pour comprendre cette référence, il faut revenir à la seconde guerre mondiale. Plus précisément, à l'époque où la Luftwaffe bombardait sans relâche la capitale britannique. Vous avez sans doute déjà vu des extraits de l'époque, et l'incroyable réaction des londoniens. Sitôt que les sirènes d'alerte se taisaient, ils reprenaient le cours normal de leur vie. Comme s'ils venaient juste de s'abriter d'une grosse averse, et que la pluie cessant, ils reprenaient leur marche. S'ils avaient peur, s'ils étaient furieux, s'ils étaient tristes, ils n'en montraient rien, refusant de concéder la victoire morale à leurs adversaires. 
Tant et si bien que le Führer, découragé, finit par abandonner ses bombardements. Certes, il y a eu entre-temps le téméraire bombardement de Berlin par la R.A.F. Mais l'impact moral a joué un rôle très important, les historiens qui se sont penchés sur cette époque - et ils sont nombreux - vous le diront mieux que moi.

Alors, au risque de paraître glacial, je ne dirai rien. Je continuerai à vivre, comme chaque jour, en restant aussi calme que possible. Les yeux grands ouverts, mais la bouche fermée.

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