jeudi 22 octobre 2015

J'ai lu : Avec tes yeux de Sire Cédric.

Une couverture sobre mais assez explicite.

Depuis quelque temps, Thomas fait des rêves atroces. D'épouvantables rêves qui le réveillent en sursaut et morcellent son sommeil qu'il a déjà fragile. Si ce n'était que ça ! Après une séance d'hypnose destinée à régler ses problèmes d'insomnie, il est en proie à des visions. Il se voit, à travers les yeux d'un autre, torturant une jeune femme... Persuadé qu'un meurtre est effectivement en train de se produire, il part à la recherche de la victime. Le cauchemar de Thomas ne fait que commencer.


Mon affection prononcée pour les histoires effrayantes ne date pas d'hier. Ça remonte à tellement loin que je ne saurais dire quand j'ai vu mon premier film d'épouvante, lu mon premier roman d'horreur ou mon premier thriller.
Celles et ceux qui me suivent régulièrement le savent, je suis un lecteur très lent, véritable escargot de bibliothèque - à ceci près que je m'arrange pour ne pas baver sur mes étagères. Je n'ai pas souvent de temps pour lire, ce qui me conduit à être exigeant dans mes choix. 

Le week-end dernier, quand ma chérie et moi sommes allés à Wavrin pour acquérir le nouveau Sire Cédric, je n'ai pas eu d'hésitation. Le grand toulousain m'a montré de quoi il est capable avec "L'enfant des cimetières". Faute de pouvoir lire les autres romans de la saga Vauvert-Svärta dans l'ordre, j'en était resté à cette seule mais très bonne expérience. Je savais que son nouveau roman était un stand-alone, j'avais hâte de le découvrir.

Sire Cédric et Elodie Beaussart à Wavrin le 18/10/2015

Dimanche soir, je relisais le pitch, diablement attirant. Puisque j'avais un peu de temps, j'ouvrais le roman et plongeait directement au cœur de l'intrigue. C'est que Sire Cédric ne nous donne pas le choix : il nous happe dès les premières pages. L'atmosphère est lourde, angoissante. Le style soigné rend les scènes très visuelles, tout en restant fluide. Les lignes passent, puis les pages et ça y est, le lecteur que je suis est pris en otage. À peine ai-je pu remarquer, dans ces premières pages, quelques adverbes dont on aurait pu se passer. Trois fois rien.
À mesure que l'histoire avance, on découvre le personnage de Thomas, auquel je me suis vite attaché. Malgré ses problèmes, il tente de faire face, cherches des réponses à un problème qui dépasse l'entendement. Nathalie m'a plu également, déterminée mais frustrée, elle contourne de son mieux les difficultés qui s'imposent à elle. Son caractère la pousse parfois aux excès, ce qui se retrouve dans sa relation à la nourriture. Fox est plus mystérieuse, sans cesse derrière sa carapace, mais n'en est que plus intéressante. Sans parler du tueur, impressionnant de froideur monstrueuse, totalement angoissant.

À mesure qu'on progresse dans l'histoire, via des chapitres très courts, écrits d'une plume affûtée, on se fait emporter. Des questions surgissent, on croit déceler une piste, un indice. Mais non, l'histoire rebondit ! La construction du récit est étonnante d'efficacité, nous laissant juste ce qu'il faut d'indices pour comprendre, jamais pour anticiper. À chaque fois que je pensais tenir quelque chose, je me suis fait cueillir. Sans parler des quelques fois où, comme les personnages, je n'ai rien vu venir.

Peu à peu, pourtant, les zones d'ombres se révèlent, le puzzle se reconstitue. L'ambiance joue sur des nuances de tensions et de possibles résolutions, d'angoisse, d'oppression. La traque emporte le lecteur dans un rythme de plus en plus rapide. Ce diable de roman est déjà difficile à reposer dès les premières pages et ça ne fait qu'empirer. Hier, je n'avais de hâte que de rentrer chez moi le soir pour, enfin, pourvoir finir les quelques 150 pages qui me restaient. Je les ai dévorées, comme tout le reste de ce thriller impressionnant, jusqu'à la dernière. 

Quand j'en ai eu terminé, j'ai reposé le livre devant moi et je n'ai eu qu'un mot : "waow !"

Le court teaser vidéo met bien dans l'ambiance. Dommage qu'il soit si court !

Quand je l'ai vu à Wavrin, Sire Cédric m'a dit qu'il avait passé beaucoup de temps sur ce nouveau roman, plus que d'habitude. Il a particulièrement soigné son intrigue, ses rouages et ses ramifications. Qu'il se rassure : ça se sent ! La mécanique est puissante, très bien huilée. L'enchaînement est surprenant et fluide. Le lecteur est désorienté sans être perdu, on ne perd jamais l'intérêt pour l'histoire ou les personnages. Le tout est servi par un style d'une grand fluidité, efficace, qui maintient en permanence les yeux du lecteur grand ouverts. C'est toute la force d'un bon romancier, on ne voit le fruit de ses efforts que dans la facilité de lecture qui en résulte.

Je n'ai que trop rarement eu l'occasion de lire un roman aussi immersif. J'avais trouvé l'enfant des cimetières très bon. Avec tes yeux est excellent, le genre de romans que je voudrais lire plus souvent. En entrant dans la collection "Sang d'Encre", chez Presses De La Cité, Sire Cédric s'ouvre la voie à un public plus large encore et, je lui souhaite, à une traduction dans davantage de langues. Sans l'ombre d'un doute, il le mérite largement. 

Pour ma part, Avec Tes Yeux rejoint le top 3 des romans qui m'ont le plus embarqué, aux côtés de "Marche ou crève" de Stephen King, et surpasse même "La Part Des Ténèbres" en intensité et en suspense. Un grand bravo à Sire Cédric.

Quand à vous, lecteurs et fans d'histoires sombres et captivantes, de thrillers haletants et de cauchemars imprimés sur papier, n'hésitez pas une seule seconde. Foncez, achetez et plongez ! Juste un détail : certaines scène ne sont pas à mettre sous tous les yeux. 



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