mercredi 15 avril 2015

J'ai lu : Moisson d'Épouvante



S'il y avait bien une anthologie que je devais lire, c'était celle-ci ! 
Pourquoi ? Oh, si vous posez la question c'est que vous ne me connaissez pas. Première fois que vous venez par ici, hein ? Alors, laissez-moi éclairer votre lanterne.
Mesdames et messieurs, bonjour. Mon nom est Francis Ash. Auteur amateur, lecteur à mes heures, accro aux frayeurs, aux horreurs, à la terreur, la noirceur, la douleur, tant que toute ces douceurs restent littéraires, bien entendu. 

J'ai eu la chance de trouver Moisson d'Épouvante lors du dernier Trolls & Légendes. Frédéric Livyns, auteur de la première nouvelle mais également récipiendaire à deux reprises du prix Masterton catégorie Nouvelles (2012 pour les contes d'Amy et 2015 pour Sutures) m'a dédicacé son récit. 
Je m'attendais à du haut niveau, car je me souvenais que lors de la sortie de cette anthologie, un certain Sire Cédric l'avait beaucoup appréciée.




Je n'ai pas été déçu ! Le recueil est plutôt homogène en terme de qualité d'écriture. Chaque auteur a sa personnalité propre, sa patte, sa verve. Ces essences ont été préservées par l'anthologiste Yves-Daniel Crouzet, les textes retenus sont variés. On passe de l'horreur moderne à l'épouvante plus classique, du récit noir et oppressant à l'humour grinçant, toujours avec originalité et qualité. 

Passer en revue chacun des textes serait à la fois fastidieux et donnerait un atroce effet "catalogue" dont je ne raffole pas. Aucun texte n'est mauvais ni même médiocre. Dans chacun d'eux, on trouve une ambiance particulière, une façon de raconter l'histoire avec plus ou moins de rythme, du frisson. Le reste n'est qu'une question de goût, pour ma part. Car bien sûr, au milieu de tant de diversité, certains textes m'ont davantage plu que d'autres. Donc, si vous êtes un des auteurs présent dans l'anthologie et que je ne vous cite pas en coup de cœur, n'en déduisez surtout pas que votre nouvelle ne fonctionne pas ou qu'elle n'est pas bonne. Juste qu'elle m'a un peu moins séduit que celles dont je vais parler.



J'ai apprécié en particulier "Nettoyage de printemps" d'Élodie Beaussart pour l'ambiance qu'elle distille page après page, ses deux personnages principaux, en particulier Lucile et son caractère bien trempé. J'aime aussi cette intrigue qui monte en puissance, tout doucement, titillant l'imagination du lecteur. On se pose de nombreuses questions, on échafaude, mais on ne devine pas la fin, très bien trouvée. 



"La mémoire des Cactus" de Sébastien Eres m'a également beaucoup plu. Les personnages sont vivants à souhait, les dialogues très efficace et l'ambiance s'assombrit au fil du récit. J'aime quand une nouvelle me donne cette impression de commencer comme une journée tout à fait classique pour virer peu à peu au cauchemar inattendu. L'intrigue est bien tissée, on pense en deviner les étapes suivantes, mais on ne mesure pas l'ampleur de ce qui arrive à Johan et Sylvia. Là encore, la fin a su me surprendre tout en restant dans la logique du fil tissé par l'auteur.



Le "Minou" de Neil Jomunsi m'a beaucoup plu par son ton un décalé, assez désinvolte. Présenté comme une tranche de vie, teinté d'humour un peu grinçant, c'est une des nouvelles les plus courtes. Elle n'en est que plus efficace, à la fois effrayante et désopilante.



"Under the Bridge" de Philippe Goaz - titre qui m'a forcément fait penser aux Red Hot Chili Peppers mais qui n'a rien à voir - est une nouvelle qui parodie les vampires et fonctionne à ravir. Humour noir, jeux de mots et situations décalées fonctionnent à merveille. 



"Brainstorming" d'Alexandre Ratel m'a plu et surpris par l'univers qu'il décrit d'emblée et ce décalage entre l'ambiance extérieure et ce qui se déroule à l'intérieur du bureau, lieu principal de l'action. Le "client" pour lequel travaillent Richard et "Jerry" est cocasse, à mi-chemin entre un méchant de Stephen King et un des membres de l'équipe de Dutsh dans "Prédator". 

Ces nouvelles sont mes cinq coups de cœur, celles qui m'ont plu un peu plus que les autres. 

En réalité, la seule qui m'ait moins plu, car ne racontant pas vraiment d'histoire, est "Typologie des Ténèbres" de François Fierobe. Certes, l'idée est intéressante et se tient, mais n'ayant aucun personnage décrit pour donner vie au propos, je l'ai lue plutôt comme un essai, quelque chose de presque didactique. 

Cette anthologie m'a tenu compagnie pendant trois soirées, le temps que je dévore tranquillement ces histoires à faire frissonner et à chatouiller l'imaginaire. La récolte 2014 est un très bon cru, j'ai hâte de voir ce que donnera celle de 2015. Bravo aux auteurs et à l'anthologiste pour ce très bon moment de lecture, comme il en faudrait davantage !

3 commentaires:

  1. Touché. Merci pour cette critique détaillée (et positive !)...

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  2. Content également d'avoir pu te distraire avec "Brainstorming" ! Au plaisir !

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