lundi 2 février 2015

TAG : les 7 dates importantes dans votre passion

Pour tous les artistes que je connais, il y a des dates qui comptent plus que d'autres.
Je me suis amusé à recenser les miennes, vous allez les découvrir juste après. Mais plutôt que de ne parler que de moi, j'ai envie de partager avec tous les autres artistes que je connais. Sur Facebook, il commence à y en avoir quelques uns ;)
Je vais donc proposer un TAG, le faire tourner à 3 personnes de mon choix, que j'inviterai à en faire autant. Bien sûr, si je ne vous ai pas nommé et que ce TAG vous plaît, allez-y ! Foncez ! Vous n'avez pas besoin de mon autorisation :)

Le but du jeu est simple : raconter quelles sont les 7 dates de votre vie d'artiste qui vous semblent les plus importantes, tout en expliquant pourquoi.

Maintenant, je vous embarque dans ma machine à voyager dans le temps personnelle pour cette croisière en 7 étapes.


1 :  Août 1991.

Je venais de finir la lecture des frasques écrites par deux amis. Ils avaient créé un univers à eux, autour de notre ville de résidence commune. Leurs récits donnaient vie à des personnages hauts en couleur et le tout était addictif, car sans aucun temps mort. C'était complètement décalé, dépourvu de style mais bourré d'énergie.
En lisant ça, je me suis dit que, moi aussi, je pouvais apporter ma pierre à l'édifice. J'ai donc commis mon premier récit. 
Nous étions à une époque qui ne connaissait pas l'accès internet haut débit illimité, ni la téléphonie mobile par GSM. Les ordinateurs les plus courants étaient encore les Amstrad, Amiga ou Commodore, des machines prévues pour jouer. J'ai donc écrit ces 44 premières pages à la main. Si vous connaissiez mon écriture, cette précision vous ferait frémir. Heureusement, la plupart d'entre vous n'a pas cette malchance :)
Mieux encore : cet été-là, j'étais en stage rémunéré dans l'entreprise où mon père était employé. Il n'y avait que très peu d'activité. J'ai donc rédigé ce récit sur ce lieu de travail et, surtout, sur le premier support qui m'est passé sous la main : un joli tas de feuilles pour imprimante à marguerite : c'est comme une feuille de papier normale, avec sur chaque côté, une rangée de petits trous dont la machine se servt pour guider le papier. Autre spécificité intéressante : chaque feuille est reliée aux autres, et détachable avec un système de pré-découpe en pointillée. Je vous laisse imaginer la première impression laissée par ce manuscrit raturé, écrit pas droit sur des feuilles qui pouvaient faire penser à du PQ pour troll... Mais, une première pierre était posée ;)


2 : Courant 1993.

J'enchaînais à l'époque les frasques les plus douteuses à un rythme frénétique. Passé le plaisir de me voir les rejoindre, mes comparses de l'époque commençaient à désespérer que je puisse écrire une histoire digne de ce nom. Il faut dire que leurs premiers écrits étaient du même calibre que les miens, mais entre-temps, ils avaient progressé. Pas moi.
C'est lors de cette année que l'un d'eux m'a appris ce qu'était "un style". Révélation ô combien indispensable quand on prétend raconter des histoires à l'écrit, vous en conviendrez sans doute.
J'ai donc appris qu'il fallait que je pense à décrire les lieux, les personnages, les situations... 
J'ai dû avoir une citation historique, à l'époque, quelque chose du genre "ah bon ? Ben fallait me le dire !"


3 : fin 1994.

J'ai mis à profit ce précieux conseil avec davantage de dextérité que d'autres. Le même camarade de jeu qui m'avait enseigné des rudiments de style avait en effet tenté de m'apprendre à dessiner. J'avais plus d'aisance dans le premier domaine que dans le second !
En 1994, j'écrivais moins, mais mieux. J'ai recommencé à lire pour mon plaisir (ce qui ne m'était plus arrivé depuis l'école primaire et la découverte, à l'âge de 8 ans, de Victor Hugo, ce qui m'avait convaincu d'arrêter de lire puisque je ne comprenais pas un mot sur cinq.) Cela m'a sans nul doute aidé à comprendre ce qu'est un style. Grâce à ça, fin 1994, j'ai pu écrire une nouvelle d'environ 35.000 signes que je peux encore aujourd'hui considérer comme potable. Pas assez pour vous la montrer, mais pour l'époque, c'était bien.
Sans compter qu'en début d'année, je m'étais informatisé : finies les illisibles pattes de mouches raturées à outrance ! Là, ça faisait pro. J'avais même une imprimante à jet d'encre !




4 : mi-1996.

Mon rythme d'écriture a ralenti entre 1994 et 1996. J'écrivais environ une nouvelle par trimestre. En général, ces nouvelles étaient plutôt épaisses (de 40 à 120K SEC... Eh oui, j'ai commis une novella !) mais n'allaient pas bien loin. Absorbé par la lecture de King en grande majorité, et d'un peu de Koontz, Barker ou Clark, je gravitais exclusivement autour du registre horrifique. 
Mes rares lecteurs de l'époque étaient partagés, à ce sujet. Certains trouvaient que je m'en sortais très bien dans ce domaine (essentiellement mes camarades de lycée, ceux à qui je faisais lire ce que j'écrivais et qui dévoraient King aussi) mais d'autres trouvaient que je tournais en rond, et que j'écrivais... du King, en moins bien, évidemment.
Je suis le genre d'auteur qui aime donner tort à ses détracteurs. Ces remarques ont vite constitué un défi pour moi : écrire autre chose. Puisque mes comparses auteurs s'adonnaient joyeusement au space-opéra, je voulais partir sur un autre registre. Rester dans le domaine fantastique mais pas horrifique. Créer une saga énorme, marquante, qui impressionnerait. J'allais donc écrire une trilogie. Hop, comme ça, au débotté !
Je livrais ce nouvel écrit à mes lecteurs de la main à la main sur des feuillets agrafés. À n'en pas douter, les 3 premières parties plurent, mais je séchais lamentablement sur la quatrième (le premier tome devait en compter 8 d'après mes vagues plans de l'époque).
Cette même année 1996 marqua hélas une rupture entre l'écriture et moi. Ce fut l'année où une camarade de fac me fit don de sa guitare et je m'adonnais avec une passion dévorante à la pratique de cet instrument.



5 : Mars 2011.

Nous voici déjà 15 ans plus tard ! J'ai beaucoup joué de guitare, beaucoup moins écrit. Il y a même eu quelques années pendant lesquelles je n'ai fait ni l'un, ni l'autre. 
Pourtant, pendant l'été 2010, j'ai redécouvert ma fameuse saga. Après l'avoir abandonnée lâchement en 1996, je l'avais reprise en 2001 pour finir le premier tome. Celui-ci avait connu son lot de succès en 2002, mais à me relire, je le trouvais maladroit. Il me semblait que cette histoire méritait mieux. J'envisageais d'abord d'écrire un prologue, afin de mieux introduire mon univers. En fin de compte, quatre mois plus tard, j'avais entièrement réécrit ce premier tome. 
Cette fois-ci, mes ambitions étaient plus vastes que de plaire à mon lectorat habituel. Convaincu de tenir quelque chose de bien, je me lançais joyeusement dans le monde de l'auto-édition. Outre l'intense exaltation de recevoir mon chef d’œuvre chez moi, imprimé, relié et forcément splendide, j'eus aussi le plaisir d'en écouler plusieurs dizaines d'exemplaires.
Les retours furent plutôt bons, certains parmi mes lecteurs attendant avec impatience le second tome.
Les choses se gâtèrent quand, pour m'aider à promouvoir mon roman, j'eus l'idée de demander à des webzines de me le chroniquer. L'un d'eux me fit un retour plutôt amer. Info dump à outrance, dialogues improbables, trop d'explications... Mais, selon eux, une bonne idée qui méritait un meilleur traitement. Tout n'était donc pas à jeter, mais j'avais encore du chemin à parcourir.




6 : Novembre 2013.

Je me rendis compte qu'un auteur dépend aussi beaucoup de ses lecteurs. Si personne ne vous renvoie votre passion, elle tend à s'essouffler. Or, j'avais du mal à me faire lire au fur et à mesure de l'avancée du tome 2. Sans compter que les remarques négatives reçues en 2011 m'incitaient à penser que je n'avais pas tous les éléments en main. Sans doute allait-il me falloir une troisième version de ce premier tome, mais cette fois, j'étais décidé à l'envoyer à un éditeur, un vrai.
Sauf que je ne connaissais rien au milieu de l'édition.
En cherchant un guide ou une sorte d'annuaire, je tombais sur le Grimoire Galactique des Grenouilles, publié par une association nommée Cocyclics. Derrière ce nom se cachait un forum qui permet aux auteurs de travailler leur prose. J'avais lu les conditions de soumission d'un roman en cycle quelques mois plus tôt, me disant que jamais je ne trouverais le temps de bêta-lire les textes des autres auteurs. Puis, après réflexion, je décidais de tenter l'aventure. Ça ne coûtait rien, après tout.
Je crois que je n'ai jamais rien fait de mieux depuis que j'écris ! J'y apprends encore chaque jour des quantités de choses utiles pour m'aider à améliorer mon écriture. Sans compte l'excellente ambiance, les gens géniaux qui peuplent la Mare... Que du bonheur !




7 : Août 2014.

Dernière étape de mon voyage personnel. C'est en août de l'an dernier que j'ai fini le premier jet d'un tout nouveau roman. J'en avais esquissé les contours en arrivant sur Cocyclics pour me rendre compte, grâce aux grenouilles, que le projet n'était pas encore mûr.
J'ai réussi à l'écrire en sept semaines, dont deux passées à... euh... glander. La fatigue m'est tombée dessus, j'ai pris un peu de recul pour mieux m'y remettre. C'est la première fois que j'arrive à écrire un récit qui soit à mi-chemin entre la nouvelle et la trilogie :)
L'aventure de ce roman n'est pas finie, vous le savez si vous me lisez régulièrement. Pour le moment, on ne m'a pas fait les reproches du premier tome de ma trilogie de 2011, preuve que je progresse :)




Hum... Je ne pensais pas faire si long, j'espère ne pas vous avoir endormis.

Et maintenant, partageons ce TAG !

Je commence à connaître pas mal de gens qui ont sans doute beaucoup de choses à dire, mais il faut que j'en choisisse trois, puisque c'est la règle que j'ai créée.

Alors, ce sera :
Solange, une auteur étourdie, qui m'avait taggé la dernière fois. Chacun son tour ;)
Jean-Sébastien Guillermou, le Pirate de l'Escroc-Griffe qui a sûrement beaucoup de choses à nous dire.
Cécile G. Cortes qui va se faire un plaisir d'ébrouer ses plumes sauvages :)

Comme je le disais au début - mais entre-temps, j'ai été bavard - si ce TAG vous plaît et que vous souhaitez vous en emparer, allez-y, c'est cadeau :) Et si vous m'y invitez, je viendrai voir avec plaisir ce que sont vos 7 dates.




12 commentaires:

  1. Article passionnant : j'adore découvrir comment un auteur se construit, lui et son oeuvre ! Détail fascinant, il y a toujours un moment où l'écrivain en devenir arrête d'écrire pendant quelques années. Cela me fait penser au héros archétypal du récit initiatique qui doute avant d'assumer sa destinée :D

    En ce qui concerne le tag, je suis un peu embêté car comme tu le sais, j'ai écrit récemment un article similaire dans lequel je raconte mon parcours, du coup j'ai peur de radoter ^^ Je donne quand même le lien si ça intéresse tes lecteurs : http://escroc-griffe.com/2015/01/09/les-pirates-de-lescroc-griffe-seront-publies-chez-bragelonne/

    Encore bravo pour cet article un brin nostalgique, et vive l'Amiga 500 ! ;)

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    1. C'est vrai qu'il semble y avoir ce moment, dans la vie de plusieurs artistes, où il y a une pause plus ou moins longue. Lol pour le héros archétypal, pour ma part je pensais à William Wallace :)
      C'est vrai que tu as déjà livré une part de toi assez substantielle. Mais depuis, il s'est passé un évènement majeur, non ? Enfin, je te laisse voir :)
      Et vive l'Amiga 500, oui !

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  2. Très sympa ! C'est chouette de découvrir ton parcours.
    Je prends le relais (merci d'avoir pensé à moi), seulement ne soit pas trop pressé, car je dois... heu... trouver 7 dates... (c'est pas gagné).

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    1. Ravi que l'initiative te plaise Roanne ;)
      Prends ton temps, je suis certain que tu vas même en trouver plus que 7 ^^

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  3. Tudieu, tu as commencé alors que je n'étais même pas née :o je me sens tout bébé d'un coup...

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  4. Mouahaha j'adore ! Mais je crois que ça vient surtout de nos années de naissance respectives ;)
    En tout cas ça n'enlève rien à la qualité de ta plume.
    D'ailleurs, que dirais-tu de nous raconter ton voyage en sept étapes ? Je suis convaincu que ce sera très intéressant ;)

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    1. Disons que je suis en plein voyage là, je manque de recul :p

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    2. mouais, admettons... Je repasserai dans quelques années dans ce cas ^^

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  5. Pour ma part, j'ai répondu et relayé. ;)

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    1. Merci Roanne et bravo pour avoir brillamment relevé le défi ;)
      Je continue à suivre la chaîne.

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  6. Bel article, où on te voit (comme d'autres, moi par exemple) tourner pendant des années autour de l'écriture en hésitant sur la façon d'attraper le problème. C'est amusant de voir le côté parallèle de certains parcours...

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    1. C'est vrai que je suis étonné de voir à quel point beaucoup d'entre nous ont tâtonné, hésité, abandonné pour mieux remettre le couvert... Je me sens moins seul, du coup :D
      Si le tag te tente, vas-y Dominique, fonce !

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