mardi 6 janvier 2015

Les corrections : 2ème round !

Ceux qui, parmi vous, ne sont pas auteurs ne vivront jamais ce moment. Alors, comme une partie du boulot d'un auteur est de partager les sensations, je vais vous dire comment se portent mes neurones alors que je m'apprête à entamer les corrections de mon roman fini cet été : Essence d'Asphalte.



Quand j'ouvre le fichier, déjà corrigé par mes soins une première fois, je me dis que tout reste à faire. Il y a dans cette pensée un étrange espoir : oui, il y a quelque chose à faire. Les deux courageuses lectrices qui m'ont fait un retour détaillé sur mon récit me l'ont confirmé. Merci encore à vous, Yria et Anaïs :)

Mais il y a tellement à faire ! songé-je dans un profond soupir. 
Plusieurs scènes à réécrire de fond en comble, plusieurs autres à approfondir, afin de donner plus de corps aux personnages et aux situations, et toutes sont à vérifier au point de vue stylistique. Et là, je déglutis. Mon regard se détourne du fichier, entraîné par une sournoise vague de découragement vers quelque chose de plus facile. Je me dis soudain que je reprendrais bien ma partie de Civ III, laissée en plan avant de partir en Normandie pour nouvel an.



Je ne sais plus quelle bloggeuse a un jour écrit un article sur "le chemin de moindre résistance". Celui qui permet d'avancer sans trop s'en rendre compte, de faire le marathon en ne pensant pas à la distance totale mais juste à un kilomètre à la fois. J'aimerais trouver le chemin de moindre résistance qui me permettrait de me lancer l'esprit plus léger.

Je crois connaitre la piste à creuser pour y parvenir. Il suffirait que j'oublie l'enjeu qui se cache derrière le travail qui m'attend. Car oui, outre le plaisir de progresser, il y a un but précis à cette nouvelle vague de corrections : proposer le roman lors du speed-dating des imaginales, fin mai. Enfin, disons que c'est l'objectif final. Il y aura des étapes intermédiaires, comme la soumission du roman en cycle sur le forum Cocyclics. En quoi cela consiste ? Oh, simplement à jeter en pâture à quelques 80 lecteurs au regard acéré les 12 premières pages du roman ainsi que son synopsis. Oui, vous savez, cette chose atroce d'environ une page qui résume le roman dans son intégralité. Le truc qui donne l'impression de se mettre à poil devant tout le monde sous des rampes de projecteurs de 10.000 watts chacun. Sans fard, ni UV ni liposuccion pour se rendre plus présentable !
Synopsis que je n'ai pas encore écrit, comme de bien entendu, puisque avant tout il faut que je réécrive la fin du roman. Sans compter que, comme nombre d'auteurs, j'exècre écrire un synopsis. 

C'est ce qu'on appelle un "effet synopsis"

Bien, maintenant, si vous n'êtes pas auteur, vous devez sans doute vous dire que vous ne le deviendrez jamais. C'est vrai, ça ressemble à une torture volontaire. N'est pas le marquis de Sade qui veut, n'est-ce pas !

Attendez un court instant avant d'aller vous préparer un remontant. 
Si j'accepte d'endurer ce genre de souffrance psychologique, c'est que le jeu en vaut la chandelle. Je suis comme ces explorateurs, archéologues et autres curieux de profession qui traversent la jungle amazonienne dans l'espoir de découvrir la cité perdu de Païtiti. J'accepte le risque de me faire dévorer vivant parce que je me dis que ce que je cherche en vaut la chandelle. La possibilité de partager mon roman avec des lecteurs. Décrocher un premier contrat d'édition.



Presque tout ceux que je connais et à qui c'est arrivé disent que ça vaut bien les sacrifices qu'on endure. Parce qu'ensuite, une fois qu'on a défriché le terrain, la route devient plus simple pour les prochaines fois où on viendra l'arpenter.

Plus prosaïquement, parce que j'ai atteint le point de non-retour. J'ai déjà passé beaucoup de temps sur ce roman, je ne peux pas accepter d'avoir fait ça pour rien.

Plus passionnellement, parce que mine de rien, j'aime bien mon roman. Je n'en suis pas au point de penser que c'est l'oeuvre littéraire du XXIème siècle, le futur best-seller planétaire qui va révolutionner le genre. Mais je pense qu'avec du travail, les gens qui l'achèteront n'auront pas l'impression d'avoir payé pour un tas de papier relié même pas utilisable en l'état pour allumer la cheminée. C'est aussi à ça que servent les alpha-lectrices : donner confiance. Les miennes ont su le faire avec un certain brio !

Bref, j'ai des raisons que j'estime suffisantes pour affronter cette nouvelle épreuve, tout en me disant qu'il y en aura d'autres après. Je ne vais pas vous la jouer "pfeuh, fastoche, même pas peur les doigts dans le nez et de la main gauche !" Non. Un auteur ne doit pas mentir à ses lecteurs. 
Oui, je m'aventure dans la jungle profonde et potentiellement dangereuse. Oui, j'appréhende. N'empêche que demain matin, 8h00, j'aurai mon PC portable sur les genoux et je commencerai ces satanées corrections !





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