mardi 5 août 2014

Repos du guerrier

Quand on parle écriture avec des auteurs (professionnels ou amateurs, publiés ou pas encore), on est parfois noyé sous un déluge de chiffres pas très explicites.
Unetelle nous apprend qu'elle a écrit 8000 SEC ce matin, tandis qu'untel annonce fièrement qu'il a écrit 1500 mots. Si la notion de mot peut parler à tout le monde, ce n'est pas facile de rendre compte de la quantité de travail que cela représente.
Quand je suis arrivé sur l'excellent forum Cocyclics, j'ai été un peu perturbé par ces notions. Basique, je me contentais de compter le nombre de pages A4 que je remplissais avant de m'inscrire dans la Mare. Je me disais que 3 pages par jour constituait un rythme honorable. 
À l'usage je me rends compte qu'une page moyenne représente 3500 SEC (Signes Espaces Comprises), ce qui correspond environ à 600 mots. Je peux même vous dire que, dans mon cas, les 3 pages quotidiennes représentent 1h30 à 2h de travail, selon le niveau d'inspiration, le degré de difficulté de la scène à écrire ou la richesse que l'on souhaite conférer aux descriptions.




Je me suis remis à l'écriture en Novembre 2013, après quelques années de coupable et totale improductivité. Le plaisir d'écrire a pris le pas sur d'autres considérations moins spirituelles, comme l'économie d'énergie, la gestion des heures de sommeil, et autres billevesées de fort peu d'intérêt... Jusqu'à ce que je m'aperçoive que la qualité de mon écriture fléchissait, que mon ouverture d'esprit aux critiques s'amenuisait et que j'en vienne à me demander s'il ne me faudrait pas une pause.
Pris par l'écriture d'Essence d'Asphalte, dans un premier temps, je me suis dit que le repos attendrait. Deux jours plus tard, je troquais ma séance d'écriture du soir contre un visionnage de manga... Puis j'ai continué comme ça pendant plus de 2 semaines.




Mais j'ai décidé que les vacances étaient terminées, bien aidé en cela par ma chérie qui m'a simplement demandé "tu n'écris plus en ce moment ?". C'est fou comme ce genre de petite phrase, tout à fait innocente, peut faire réagir. D'un seul coup, je me suis fait l'effet d'un gros glandeur !
En fait, je n'aurais sans doute pas pu différer cette prise de repos. Maintenant que je m'y remets, je constate la différence. J'écris plus facilement, mieux, mes idées sont plus claires et j'avance plus rapidement.

Même quand on est emporté par son imagination, entraîné par le flot des scènes d'un roman dont on rédige le premier jet, on ne doit jamais oublier le repos. Et puis Saint Seiya Hadès est un excellent Manga qu'il fallait que je regarde !



10 commentaires:

  1. Ecrire est, amha, un travail comme un autre. Et comme pour tout travail, on s'y remet le neurone bien plus frais après une petite pause. :)
    Malheureusement, c'est une infos qu'on imprime après une "pause" forcée par un trop plein et un refus total de faire quoi que ce soit. En tout cas ça a été mon cas. Maintenant, c'est décidé, je prendrais des vacances d'écriture de temps en temps. :)

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    1. Tu as tout à fait raison Vestrit, on y voit beaucoup plus clair quand l'esprit est en forme :)
      Je vais devoir me contraindre à prendre des vacances d'écriture aussi, restera à en déterminer la fréquence (mais là il va falloir que je tienne au mois jusqu'au printemps, il y a plusieurs AT qui me tiennent à coeur et je veux être prêt pour le prochaine speed-dating des Imaginales !)

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  2. Les vacances d'écriture, c'est hyper important. Il faut aussi nourrir son imaginaire, s'autoriser à rêver par plaisir, etc. Pour moi, c'est vendredi. Ensuite je suis off pendant une semaine. (Je suis trop généreuse avec moi-même, je sais...)

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    1. Une semaine ? Non mais tu abuses, là ! Tant pis pour toi, tu n'en auras plus pendant 3 ans après ça ;)
      Bonnes vacances à toi Syven ;)

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  3. 600 mots par page me paraît beaucoup. La norme anglo-saxonne du format poche tourne à 250 mots (le fameux 10 mots par ligne, pour 25 lignes).

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    1. Je parlais des pages A4 de nos tapuscrits (enfin, des miens en tout cas), et je te confirme qu'on est bien a environ 600 mots par page (moyenne calculée sur Essence d'Asphalte).
      Ou diable as-tu lu que je parlais de format poche ??? lol

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  4. Salut Francis !

    Je pense que l'écriture, c'est comme la lecture, et comme tout sur Terre (et ailleurs sans doute aussi !) : ça fluctue...
    Moi qui suis un bouffeur de livres (mais je mâche lentement) j'ai connu des périodes d'anorexie livresque absolue. Pareil pour l'écriture. Bon, en même temps, je suis très très amateur... je ne serais pas étonné que des "écrivants" plus confirmés ou des écrivains publiés aient un ressenti différent.
    Ça dépend aussi du caractère : moi qui suis du signe bordélique, ascendant indiscipliné, je suis totalement incapable d'une quelconque régularité, ni dans la lecture, ni dans l'écriture, ni dans les pauses, à part peut-être pour la culpabilité ! Sans doute mon éducation catholique d'origine, mais c'est une hypothèse seulement, bien sûr...

    Bref, quand tu écris "Je me suis remis à l'écriture en Novembre 2013, après quelques années de coupable et totale improductivité", j'espère secrètement que tu ne le penses pas :)

    Sauf à être un pro de l'écriture, il me semble normal que les périodes de productivité se calent sur des pics d'inspiration, et on ne peut pas être inspiré en permanence (ou alors on devient une colline !).

    au plaisir de te retrouver dans la Mare !

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  5. Hello Papaquiou,

    ravi de te voir par ici :)
    On est frères de signe zodiacal ! Bordélique ascendant indiscipliné, c'est toute ma vie ;)
    J'ajouterai que pendant quelques années, j'avais lâché l'écriture pour la musique, deux activités aussi chronophages l'une que l'autre, que je ne parvenais pas à mener de front.
    Toutefois et pour te répondre : je me sens quand même un peu coupable de n'avoir strictement rien glandé entre 2011 et fin 2013. Tout simplement parce que j'avais réécrit un gros pavé de 900K SEC, que je l'ai auto-édité en Mars 2011, et que le moment aurait été opportun pour poursuivre sur cette lancée. J'adore écrire, ma Muse est une créature débordante d'énergie qui m'assène de nouvelles idées sans arrêt, mais je me suis sottement laissé aller à ne rien faire.
    Bon, il faut dire que je ne connaissais pas notre brillante Mare en ce temps-là. Sans doute le manque de retour critiques et argumentés a-t-il joué dans ma cessation d'activité. Je savais que "quelque chose" coinçait, mais je ne parvenais pas à trouver quoi ni où. Donc, je me pardonne ;)

    @ bientôt !

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  6. Je trouve que dans une certaine mesure, le fait que tu éprouves cette culpabilité est positif (dans une certaine mesure, hein !), car cela signifie que tu as conscience de vouloir écrire quotidiennement. Après, il ne faut plus penser au passé, si tous les écrivains commençaient à écrire dès l’age de 12 ans 8 heures par jour, ça se saurait ;) Bon courage pour la suite ;)

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    1. C'est ce qu'il faudrait faire : commencer à écrire à 12 ans... Peut-être pas 8h par jour, ceci dit, disons une ou deux heures pour commencer.
      Mais tu as raison, je m'efforce de maintenir une activité d'écriture quotidienne ou presque. Et vu tout ce que j'ai réussi à écrire ces 10 derniers mois, j'ai l'impression de rattraper le temps perdu ;)

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