mercredi 27 août 2014

Les joies des corrections.



Pour un auteur débutant, le plaisir d’achever le premier jet d’un roman est immense. C’est la fin de plusieurs semaines, parfois plusieurs mois de travail et le « ouf » de soulagement qu’on pousse au moment d’écrire le mot fin traduit l’intensité du marathon créatif dont on vient de triompher.



Mais comme je le disais dans un article précédent, la fin n’est que le commencement. Sauf à avoir un premier jet impeccable, des idées qui en un instant s’emboîtent sans le moindre accroc, un style qui esquive les répétitions, les redondances et les phrases bancales qu’on écrit parce que, pris dans le feu de l’action, on ne prête pas attention à la formulation… Euh… Je pense que je peux m’arrêter là, personne ne répond à cette description.
Vient donc le moment des corrections. En général, c’est le moment où le visage de l’auteur pâlit ou vire au vert, où son souffle se raccourcit et ses yeux s’exorbitent.
Jusqu’ici, tout va bien…
 Le cœur s’emballe, la main tremble, une goutte de sueur froide point sur le sourcil (le gauche en général, il y a des statistiques à ce sujet)
Jusqu’ici, tout va bien…
Le fichier s’ouvre, affichant comme une muraille hostile le nombre de signes espaces comprises dont, plus tôt – ou jadis – on a pu s’enorgueillir.
Jusqu’ici, tout va bien…
Les questions se ruent dans l’esprit gelé par l’effroi. Est-ce que c’est bon ? Mon entrée en matière tient-elle la route ? Mes personnages sont-ils bien caractérisés ? Mes arcs narratifs ne s’entrechoquent-ils pas ?
Jusqu’ici, tout allait bien…


La réalité est moins angoissante qu’on se le figure. Bien sûr, il y a du travail, des phrases à redresser, des passages à réécrire, des détails à faire concorder. Mais on redécouvre son manuscrit, on se souvient de ce qu’on ressentait quand on écrivait telle ou telle scène qui nous tient à cœur et nous laisse un bon souvenir. Il y a bien plus de plaisir qu’on ne l’imagine, même si tout est loin d’être parfait. On peaufine les descriptions, on repasse un coup de peinture sur les décors pour les rendre plus vivants, un coup de maquillage sur les personnages pour que leur visage capte mieux les lumières.
Je craignais, comme tout le monde, de trouver ce moment désagréable. Je me rends compte que j’aime bien me corriger. Normal ? Bon signe ? Mes bêtas-lecteurs au regard d'aigle me le diront bien assez tôt !
Jusqu’ici, tout va bien…



6 commentaires:

  1. Courage, le bout du tunnel approche ! Garde le rythme et le sourire (et sors sans pitié la tronçonneuse quand il y a besoin) ;)

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    1. Merci Bérengère, super pompom girl des diables rouges ;)

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  3. "C’est la fin de plusieurs semaines, parfois plusieurs mois de travail"

    Ca m’impressionne toujours quand j’entends ces délais, pour ma part, j’ai mis plusieurs années pour terminer le premier jet de mon tome 1.

    Bon courage pour les corrections à venir ! ;)

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    1. Plusieurs années ? Waow, il fait combien de mots ton tome 1 ? Peut-être que tu n'avais pas beaucoup de temps pour écrire à ce moment-là, aussi...

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